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Cette phrase Nao Kaneko pourrait aussi bien s’appliquer à elle-même. Cette jeune japonaise semble frêle et fragile mais on la sent animée d’une grande force intérieure.
Elle moule et elle sculpte le plâtre depuis 1984, un matériau découvert au cours de ses études aux Beaux-Arts de Paris.
« Au Japon, dit-elle, je connaissais les plâtres de Rodin, mais c’est en France que j’ai commencé à le travailler, c’est un matériau agréable, qui se prête à toutes sortes de transformation… On croit souvent que le plâtre est destiné à des œuvres éphémères, des maquettes, des modèles, mais, il a une certaine pérennité et pour moi c’est le matériau
de mes sculptures »
Un matériau dont la surface est laissée en l’état, brut, ou polie, sans protection complémentaire, pour mieux mettre en valeur les effets de lumière. Certaines sculptures, destinées à des lieux publics, ont cependant été réalisées en bronze, mais, Nao avoue préférer l’original en plâtre qui a plus de vie.
Séduite par les ruines romaines visitées en Italie et dans le sud de la France, Nao recrée avec le plâtre
les paysages rêvés, des ruines imaginaires, un monde intérieur où l’ombre de la lumière jouent sur les surfaces de plâtre.
N°26 Novembre 1991